1694
La première trace officielle de l'existence d'un établissement secondaire à THIONVILLE remonte à l'année 1694.
C'est sur l'initiative du Maître Echevin François GEORGE Seigneur de la GRANGE, que fut convoquée, le 22 Mars 1694, une assemblée de notables de la ville pour confier à la Congrégation des AUGUSTINS le soin "d'envoyer la jeunesse dans les voies du Seigneur et de lui donner des régents en nombre suffisant pour instruire les écoliers dans les principes de la Grammaire, Syntaxe, Poésie et Rhétorique, afin que, sortant de leur Collège ils puissent entrer en "Philosophie". En clair, il est décidé de créer un établissement secondaire comprenant des classes allant de la sixième à la première classique inclusivement.
1789
C'est un Collège de premier cycle avec 3 professeurs, qui fut crée à THIONVILLE. La dernière classe, dite de Rhétorique ne fut ouverte que peu de temps avant la Révolution en 1789. Le premier grand événement lié à la création du Collège fut le succès obtenu au Baccalauréat ès lettres à Metz en 1700 par un certain Nicolas Guillaume, ancien élève du collège de THIONVILLE. La population lui fit un véritable triomphe lors de son retour à THIONVILLE.
La révolution comme partout en France a contribué à la laïcisation de l'enseignement. Les Augustins furent interdits d'enseignement.
Parce que membres de congrégations qui ont continué à exercer après avoir abandonné les ordres.
1793
C'est cette année que l'établissement fut fermé et transformé en caserne. Malgré les efforts de la Municipalité qui rouvrit un établissement en 1802, le Collège ne prospera pas, faute d'écoliers, les thionvillois préféraient envoyer leurs enfants au Lycée Impérial de Metz, actuel Lycée Fabert.
1820
Il faut attendre les années "20" pour voir le Collège prendre son véritable essor: les effectifs progressent régulièrement, les locaux sont mieux adaptés, les études sont rondement menées, l'établissement est dirigé d'une manière remarquable et les élèves se sentent bien.
1870
Les événements politiques entraînent la fermeture des portes du Collège durant l'été 1870. Les locaux sont réquisitionnés par la troupe. Les cours ne reprennent qu'un an après la signature du traité de Francfort : peu d'élèves et fonctionnaires allemands.
Pendant quelques années on conserve le bilinguisme, mais petit à petit, les institutions germaniques commencent à s'ancrer dans la ville.
L'organisation scolaire prussienne est mise en place en 1876 et en 1881, seul l'usage de la langue allemande est autorisé.
1885
Cette année, l'école devient un Gymnasium allant de la Sexta à la Oberprima (terminale aujourd'hui).
La première promotion d'Abiturienten (bacheliers), en 1887, comporte 8 lauréats dont 2 lorrains.
1903
C'est l'année de la démolition des remparts de Thionville. La vue est prise en direction de l'avenue Albert 1er. On distingue les premières maisons construites sur cette importante artère. Au premier plan, la poudrière sur laquelle va être construit le futur lycée.
1909
L'événement principal qui s'est déroulé sous la période allemande est la construction du Gymnasium : le 22 avril 1909, fut donné le premier coup de pioche en présence des édiles municipaux. On remarque au fond, les vestiges de la courtine qui menait à la place du Luxembourg. Le bâtiment est construit en style baroque. Il devra comprendre 24 salles de classes, des salles spécialisées de sciences physiques et naturelles, de dessin et de musique, une salle des fêtes et au fond de la cour, un gymnase et une villa pour le directeur.
1911
L'inauguration a lieu en 1911 en présence du comte de Wedel gouverneur d'Alsace Lorraine.
La cérémonie s'est achevée sur un festin colossal dans la salle des fêtes en présence de toutes les autorités administratives, scolaires, militaires et religieuses avec comme invité d'honneur, le comte de ZEPPELIN présent à cette cérémonie en tant qu'ami personnel du gouverneur.
- Les festivités du centenaire en images : de nombreuses manifestations se sont déroulées du 18 au 23 octobre 2010 à l'ocasion du centenaire de l'inauguration de la porte 1911.
Le Gymnasium prospère jusqu'à la guerre: l'effectif comprend 50% de lorrains
1915
En 1915, il est question d'admettre des jeunes filles au Gymnasium. Malgré la difficulté des examens, quelques candidates réussirent à surmonter l'obstacle.
1919
Après la grande guerre, les structures pédagogiques telles que nous les connaissons actuellement sont progressivement mises en place.
Il y eut cependant une courte période de transition: ainsi, en 1919, l'état civil des élèves français est rédigé en écriture gothique !
L'établissement comptait deux sections: classique et moderne; les jeunes filles ne constituent qu'un faible pourcentage des effectifs.
1933
Les effectifs augmentent rapidement pour dépasser 600 élèves. Pour accueillir les enfants habitant dans les localités éloignées de la ville, il est nécessaire de créer un internat, ce qui est fait dès 1933.
1939
Arrive la guerre, la direction et les archives se dispersent aux quatre vents. Les Allemands après leur passage n'ont absolument rien laissé au lycée. Pour reconstituer l'histoire de 1939 à 1945, il faudrait s'adresser aux archives d'Allemagne, à Sarrebrück en particulier, qui fut la ville rectorale de l'époque. Peut être un jour en saurons nous davantage.
1945
On pourrait croire que tout le monde à contribué à vouloir effacer les traces de la seconde occupation allemande.
Ainsi sur le plan administratif, il est curieux de constater que le registre des assemblées générales (conseils de classe) a été arrêté le vendredi 23 juin 1940 à la page n°136 pour être repris le mercredi 27 juin 1945 à la page 137. C'est à croire que le monde s'est arrêté de tourner pendant 5 ans! Entre 1946 et 1977, la courbe prend un mouvement ascendant et passe de 750 élèves à 1950 élèves. Les raisons ?
Un essor démographique brutal, une démocratisation incontestable de l'enseignement.
1962
Fait marquant des années 60 ? En 1962, sur proposition du Conseil Municipal, le nom patronymique de "CHARLEMAGNE" a été conféré à notre Lycée par un arrêté ministériel de la même année. Les élèves sont en grand nombre et se répartissent dans les locaux du Lycée, ainsi que dans de nombreuses baraques mobiles disséminées dans la cour.
1963
L'établissement devenait trop petit, il fallait l'agrandir.. Le nouveau bâtiment ou externat du premier cycle, devait permettre de loger 2000 élèves en tout et comporter 24 salles de classes, des ateliers pour classes pratiques, un gymnase et des logements de service. Les travaux commencés en mai devaient se terminer rapidement. Mais l'entreprise chargée de faire les fondations est tombée sur le socle des anciens remparts de la ville; l'achèvement fut retardé et le bâtiment ne fut ouvert qu'à l'automne 1963.
1970
La décennie suivante se caractérise par de nombreux changements sur le plan pédagogique : abandon du latin dans les petites classes, réforme du bac et d'autres encore... Et changement de mentalité dans la conception de l'enseignement et de l'éducation.
2001
Le sculpteur Antoine Dyduch a réalisé, en pierre de Jaumont, l'oeuvre :
"à Thionville, Charlemagne a la barbe fleurie" qu'il a offerte à l'Association des Anciens Élèves du lycée où il a étudié.
Notre Lycée a bien voulu accueillir cette oeuvre par les soins de Madame le Proviseur et avec l'assistance de le ville de Thionville.
.
Elle a été mise en valeur dans le cadre historique de l'entrée 1910.
L'inauguration officielle a eu lieu le 19 mai 2001
Voilà le résumé, ô combien incomplet, de l'histoire de ce bon vieux Lycée.
Citons pour conclure, une phrase prononcée par un professeur lors de la distribution des prix, il y a quelque temps déjà, illustrant fort bien notre attachement viscéral à ce bon vieux Lycée : "Un Lycée n'est pas seulement un amoncellement de pierres, il est aussi une âme, un centre d'études et d'affections".
B. KAPPAUN Proviseur adjoint de 1975 à 1981